Ce matin, Zéphyrin le petit vent, est excité. Il souffle dans tous les sens tant il est pressé de retrouver son ami, Sunny le petit soleil. Il a un secret. Et les secrets, il a du mal à les garder pour lui tout seul. Il aime les partager, surtout avec Sunny !
Il l’aperçoit enfin.
– Bonjour monsieur le petit soleil ! Ce n’est pas trop tôt ! lui souffle-t-il en tournoyant à grande vitesse autour de ses rayons.
– Tu me donnes le tournis à bouger dans tous les sens, lui répond Sunny encore ensommeillé. La vivacité de Zéphyrin l’étourdissait parfois, surtout à son lever.
Zéphyrin s’immobilise alors immédiatement.
– il m’est arrivé une drôle d’aventure cette nuit lui confie-t-il d’un air mystérieux
– Raconte-moi alors ! s’écrie Sunny maintenant bien réveillé.
– Voilà, commence Zéphyrin, comme je n’arrivais pas à dormir, je me suis levé.
– Tu aurais dû me réveiller l’interrompt Sunny compatissant.
– Tu sais bien que je ne peux pas lui répond Zéphyrin tristement. Tu as un sommeil trop profond. Je me suis donc levé et je suis sorti me promener en soufflant fort pour me détendre. J’ai fait une petite crise de tempête. Puis je me suis calmé. Et sais-tu qui j’ai rencontré ?
– Ben non ! des animaux sauvages peut-être répond Sunny, j’aurai eu peur à ta place
– Pas du tout ! Tu ne devineras jamais…
Sunny réfléchit mais ne trouve aucune réponse à lui proposer. Zéphyrin trépigne d’impatience tant il a hâte de tout dévoiler.
– Donnes tu ta langue au chat ?
– Oui, car je ne vois vraiment pas qui tu as pu rencontrer au milieu de la nuit ! répond Sunny, perplexe.
– J’ai rencontré Mademoiselle la lune lui confie Zéphyrin à voix basse.
– Oh ! quelle chance répond Sunny. J’ai toujours rêver de la rencontrer…
– Elle est magnifique, continue Zéphyrin, l’évoquant les yeux fermés.
– Et,… que s’est-il passé ? demande Sunny curieux.
– On a beaucoup parlé. Elle m’a réconforté. Elle m’a dévoilé ses secrets aussi.
– Ses secrets ?
– Tu sais bien qu’elle change d’apparences. Parfois elle prend la forme d’un gros ballon orange et parfois, elle se transforme en croissants. On dit des croissants de lune. Elle est vraiment très belle
– Tu as tellement de chance répète Sunny, je n’aurai malheureusement jamais le plaisir de la voir car lorsqu’elle apparaît, je m’endors et une fois endormi, tu sais que je ne me réveille pas.
– Oui, mais ce que tu ne sais pas, c’est qu’elle, elle te voit, elle me l’a dit, lui assure Zéphyrin
– Comment est-ce possible ?! s’étonne Sunny.
– C’est très simple répond Zéphyrin. Quand elle se lève, elle prend la couleur du ciel, elle est donc très pâle, on ne peut que la deviner. Et toi, à ce moment-là, tu n’es pas encore couché. Il faudrait juste que tu fasses un petit effort de concentration pour l’apercevoir.
– Je fais toujours des efforts mais je t’assure que je ne la vois jamais.
– Essaies encore. Juste avant de te coucher définitivement derrière l’horizon, regarde bien le ciel, tu pourras la distinguer, j’en suis sûr.
– J’essaierai dès ce soir lui répond Sunny plein d’espoir. Au fait, tu parlais d’un secret. C’est quoi ton secret ? Insiste-t-il.
Zéphyrin est un peu gêné ; il tourbillonne sur lui-même en gonflant ses joues.
– Tu promets de ne rien dire ?
– Bien sûr ! répond Sunny je serai muet, comme une carpe
– Je suis amoureux de Mademoiselle la Lune et je resterai son admirateur secret toute ma vie, chuchote-t-il, comme si Mademoiselle la lune pouvait l’entendre.
– Je te souhaite plein de bonheur, s’exclame Sunny ému et heureux pour son ami.
La journée est déjà sur le point de s’achever et il est temps de se séparer. Zéphyrin souffle joyeusement de petits courants d’air sur sa trajectoire et Sunny, tout heureux pour son ami, réchauffe la terre de ses beaux rayons étincelants.
Juste avant de se coucher derrière l’horizon, il scrute une dernière fois le ciel ; il aperçoit alors les contours d’une grosse boule pâle… Ce ne peut être qu’elle, Mademoiselle la Lune ! Il n’en revient pas ! … mais déjà ses yeux picotent de sommeil. Il fera de beaux rêves, c’est sûr !