Deux petits fous dans le ciel !

Ghis écrit, Graines de rêves

Deux petits fous dans le ciel !

Un matin d’été, alors que le ciel était d’un bleu éclatant, deux petits nuages faisaient les fous à l’abri des regards.

— Viens vite, dépêche-toi ! crie Stratus, le petit nuage. Nous avons le ciel pour nous tout seuls !

Stratus ressemble à un petit mouton recouvert de laine blanche, cotonneuse et soyeuse. Et quand il est excité, comme aujourd’hui, ses boucles s’agitent en cascades et brillent sous le soleil.

Il termine sa glissade par une jolie pirouette et le voilà au milieu d’un ciel tout bleu. Aucun autre nuage à l’horizon.

— J’arrive, lui répond son cousin Cumulus, mais chut ! Parle moins fort, il ne faut pas qu’on nous entende, lui conseille-t-il à voix basse.

Ils sont inséparables. Cumulus est un peu plus gros, mais tout aussi blanc et duveteux. Tous les deux adorent rire et ne pensent qu’à jouer.

— Quelle liberté ! dit Cumulus en se propulsant à toute vitesse à l’autre bout du ciel. Heureusement que toute la famille est repartie… On a toute la place rien que pour nous, et personne ne nous force à pleurer !

Ses boucles cotonneuses se déroulent au rythme de son allure, laissant une grande traînée blanche dans son sillage.

Les deux cousins font la course et se rattrapent dans un ciel sans tache. Ils dansent l’un autour de l’autre en se transformant au gré de leur fantaisie. Deux petits fous !

Zéphyrin, le petit vent, les aperçoit et s’empresse de les rejoindre. Cumulus et Stratus l’accueillent avec plaisir : ils l’aiment bien, le petit Zéphyrin.

Zéphyrin s’élance et tourbillonne autour de Stratus, puis de Cumulus, au point de les faire basculer. Son souffle doux caresse leurs boucles laiteuses et les ébouriffe dans tous les sens. Leurs rires résonnent dans l’atmosphère.

— Encore ! crient-ils de plaisir.

Sunny, attiré par le bruit, surgit soudainement et se mêle à leurs jeux. Cumulus et Stratus sont comblés. Ils se laissent cajoler et s’amusent aux reflets de l’ombre et de la lumière.

Soudain, Zéphyrin stoppe net dans son tourbillon et se plante devant les cousins.

— Pourquoi étiez-vous si nombreux hier ? Le ciel était si gris qu’on ne voyait plus rien, leur demande-t-il.

Stratus et Cumulus, pris au dépourvu, se regardent, puis répondent en chœur :

— Nos parents et grands-parents ont reçu un message de la Terre. Elle avait très soif… Et dans ces cas-là, on a besoin de tout le monde pour faire venir Madame la Pluie. Alors toute notre famille est venue.

— Ah ! s’exclame Zéphyrin, je ne savais pas qu’elle avait si soif.J’espère qu’elle a bien bu, car moi, j’étais complètement trempé… et ce n’est pas très agréable !

Stratus et Cumulus le regardent d’un air désolé… mais ne peuvent s’empêcher de rire.

— Moi je le savais ! annonce soudain Sunny, tout fier. Quand les nuages sont si serrés, c’est pour annoncer l’arrivée de Madame la Pluie. Et quand elle est là, elle peut tomber très longtemps. Mais hier, je me suis bien amusé à faire un arc-en-ciel.

— Oui, répondent-ils. Il était magnifique, cet arc-en-ciel ! On avait tellement envie de grimper sur le pont magique… Mais nous avons dû rentrer. C’était l’heure.

— Comme aujourd’hui, ajoutent-ils, on serait bien restés davantage… mais nos parents nous ont donné des consignes. On se revoit bientôt ? demandent-ils, plein d’espoir.

Pour toute réponse, un « ouiiiii » aérien et rieur résonne dans l’atmosphère. Sunny leur envoie un joli faisceau de lumière, et Zéphyrin, un léger baiser.

En guise d’adieu, Stratus et Cumulus effectuent une dernière double pirouette avant de disparaître du ciel.

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