Jamais sans mon masque…. Sans mon gel…. Ça y est !! les essentiels de survie sont intégrés, digérés, acceptés. Ce ne fut pas sans mal. Il y a eu du boulot. Laborieux, même. D’abord travailler le geste, s’en rappeler (!!) et le transformer en automatisme. Cela ne se fait pas en trois minutes. Mais, aujourd’hui, victoire ! Tout est devenu facile et lisse. L’habitude, qui boudait, a fini par s’inviter et a accompli des merveilles.

Babette est résolument et fermement dans la « positive attitude », maintenant. Comme à son habitude, jamais dans la nuance…du noir, elle passe au blanc de blanc ! Une volte-face radicale. C’est bien connu, l’ennemi juré devient le meilleur pote, sans crier gare !

Avec ce masque, une nouvelle jeunesse se dessine ; disparues les redoutables rides ! Devant sa glace, Babette prend le temps de se demander chaque matin quel en sera l’élu pour sublimer sa tenue et dévoiler son humeur ? Grâce à cet accessoire, profitons-en pour envoyer des messages puisqu’il nous permet de nous exprimer.

Masque à rayures ? je suis pressée et je cours vite !  Uni ? je reste sobre mais j’ai besoin de calme ! Haut en couleurs ? J’ai soif de vacances et d’exotisme ! Donc temps de toilette rallongé… mais résultat éloquent à la clé. Du coup, les journées shopping se prolongent pour des essayages « masques » ; l’affaire est sérieuse. Il s’agit de goût et de subtilité. Il y va de notre image.

Le masque devient un must. Un incontournable dans la garde-robe, presque un bijou.

Lancée dans sa campagne de relooking, Babette ose la casquette ; c’est un look de gavroche des temps modernes que la glace lui renvoie…et qui est loin de lui déplaire, pour une fois ! Elle en profite aussi pour bannir son traditionnel sac à main et lui préfère un joli sac à dos assorti d’une banane de toute beauté.

D’ailleurs, elle s’en est offert toute une gamme, de bananes. Elégance oblige !… variétés de formes et de tailles, assortiment des couleurs, jeux sur la matière et sur les camaïeux. Vaste réflexion : comment harmoniser le beau et l’utile ?

Toute à ses futilités, Babette s’attarde un instant sur l’impact imprévisible du fléau sur notre transformation. Qui aurait pu penser qu’un virus, redoutablement mortel, puisse aussi détenir le pouvoir de s’introduire en douce dans notre garde-robe et nous imposer un nouveau look… 

Inenvisageable. Et pourtant. La preuve, aujourd’hui.

De banal élément hygiénique, utilisé dans des contrées lointaines, le masque devient la STAR, l’accessoire indispensable, le signe de l’originalité, de la personnalité, et du respect. Ce n’est plus la couleur des yeux qui se remarque mais le style du masque. La clé d’une (bonne) première impression…

Le look ? Ni plus, ni moins séduisant que notre allure traditionnelle « d’avant », juste différent avec une touche de mystère. Eh oui, se dit Babette, il y aura toujours la notion « d’avant » le virus, comme nos ainés qui se réfèrent mélancoliquement à leur passé, « dans le temps » …où tout était, par définition, bien mieux….

Le frémissement de vie et sa promesse de lendemains enchanteurs suffit à insuffler l’énergie pour survivre, en attendant le retour du plein régime conclue Babette.

A ce virus sournois, invisible et dangereusement mortel, qui est venu nous décimer sans s’annoncer, nous avons opposé notre adaptabilité et notre résistance. Bravo. Congratulons-nous sans retenue !