Des objets qui n’ont font qu’à leur tête

Au fil des jours

Des objets qui n’ont font qu’à leur tête

Anastasia aime les objets ; elle leur donne une existence à part entière, elle leur parle même, quand elle est seule – elle ne voudrait pas affoler davantage son entourage ! 

Quand elle a baptisé sa voiture, la belle Joséphine, les sourires mi- amusés, mi désolés l’ont un peu chiffonnée. Donc, pas besoin d’attiser plus de commisération.

En retour, les ingrats, eux, ils ne lui montrent aucune reconnaissance ! ils auraient presque tendance à lui jouer des petits tours dont elle garde des souvenirs… douloureux.

D’ailleurs, elle a bien compris la leçon et maintenant son tube d’arnica l’accompagne là où elle va.

Un coup de poing pas très sport
Pas plus tard que ce matin, c’est un haltère qui l’assaille.
Alors qu’elle faisait consciencieusement ses abdos, en musique, les jambes en l’air, chevilles armées de poids, vlan, un lâcher de bracelet sur le bout du nez lui en fait voir de toutes les couleurs !

Presque assommée, elle stoppe ses efforts en plein élan. Elle se sent ridicule avec son arsenal de sportive occasionnelle…qui se ligue contre elle ! La musculation, ça sera pour un autre jour. Vite, le tube d’arnica et massage à fond de la partie frontale.
A se dégouter de faire du sport !

En y réfléchissant, elle se rend compte que la rébellion des objets s’est mise en place peu à peu, presqu’à son insu.

Une moustiquaire espiègle
Il y a des années de cela, alors qu’Anastasia voyageait au Canada, elle avait fait étape dans une magnifique villa. Celle-ci avait une terrasse grandiose avec vue imprenable sur les montagnes environnantes. Un endroit magnifique pour se ressourcer.

Appelée à venir admirer le coucher de soleil depuis la terrasse, elle s’était élancée d’un pas décidé. Comme à son habitude, tête baissée. Quel ne fût pas son choc de se voir projetée violemment en arrière, comme si une main gigantesque la retenait à tout prix. Elle se faisait l’effet d’une balle rebondissante sur un trampoline… vertical.
Sensation de vol plané.
Plus de peur que mal. L’impact de la moustiquaire sur son visage et ses genoux avait été fulgurant mais doux. Pas de casse.
La chute aussi inattendue que spectaculaire avait déclenché une marée de fous rires. Et aujourd’hui encore, tous s’en souviennent. Elle aussi !

Le coup du parapluie
Par une fin de journée pluvieuse, alors qu’Anastasia rentre du bureau, elle attrape son bus au vol et s’installe confortablement sur un des sièges. Elle dépose soigneusement son parapluie replié sur ses genoux.
Pour une raison encore inexplicable, celui-ci se détend et lui envoie sa manche dans les dents.

Le choc douloureux est foudroyant. Goût de sang dans la bouche. Anastasia comprime sa lèvre avec la main, tout en vérifiant avec panique si sa dent était toujours là. Elle y était ! Sensation stressante de lèvre qui gonfle à n’en plus finir.
Personne ne remarque la scène. Tant mieux ! Un peu la honte tout de même.
Affolée, dès sa descente de bus, elle se jette dans la première pharmacie visible.

Regard curieux du pharmacien à l’examen de sa lèvre : « comment est-ce arrivé ?… « Je me suis faite attaquée par mon parapluie » ! lui répond Anastasia, essayant l’humour pour couvrir sa gêne. Regard surpris de son interlocuteur trop poli pour rétorquer.

Le bobo sur la lèvre restera sensible et bien visible un bon mois…

La vengeance de la lampe de chevet
L’éclairage de la chambre dans laquelle Anastasia dort de temps en temps pèche par son manque de clarté.

Or Anastasia adore lire avant de s’endormir. Elle décide donc de bricoler le positionnement de la lampe de chevet.

Pour atteindre le degré de satisfaction lumineux, elle avait été obligée de jucher la lampe sur quelques livres. Hauteur bien réglée, faisceau de lumière bien dirigé. Lecture assurée. Le confort. Tout fonctionnait parfaitement bien et la lecture était redevenue un vrai plaisir.  
Sauf qu’une nuit, on ne sait pas pourquoi, alors qu’elle dormait profondément, la lampe lui est tombée sur le nez.
L’horreur. Réveil paniqué et douloureux. Quelques seconds nécessaires pour réaliser d’où venait l’attaque. Du métal s’était abattu sur le coin de son nez !

Il est deux heures du matin. Elle se Lève en trombe …du sang… partout ! Anastasia craint pour son nez. Serait-il cassé ? Non finalement.
Vite elle se précipite dans le congélateur pour récupérer des glaçons…Il parait que c’est ce qu’il faut faire. Le reste de la nuit, elle masse son pauvre nez avec un gant glacé.

Le lendemain, état des blessures : une belle et franche coupure et un arc en ciel irrésistible qui s’installera pour quelques semaines sur la partie médiane de son visage.

« Comment est-ce arrivé ? « … « Je me suis faite attaquer par ma lampe de chevet  » …

La rébellion d’un câble électrique
Un autre jour, pour rendre service, Anastasia se rend au grenier chercher du fil électrique. Un câble plus exactement.

Coup d’œil circulaire. Rien en vue. Soudain elle aperçoit quelque chose qui ressemble à un câble positionné au-dessus d’une armoire.
Sans se poser plus de questions, sur la pointe des pieds, elle tire un bout de fil… le reste du câble s’abat sur son nez (toujours le même) bout pointu en avant.

Aïe, ça fait mal… petite pointe rouge bien marquée sur le haut du nez… qui attirera l’attention et les questions de tous, le temps d’un déjeuner… et la marque bien visible pendant plus d’une semaine.

Joséphine prise en otage par le BTP
Et Joséphine ! La pauvre. Prise en otage dans un garage ! Incroyable

Alors qu’Anastasia était partie sereinement en voyage, mettant Joséphine bien à l’abri, les travaux publics en avaient profité pour creuser une tranchée juste devant le garage et pour une raison inconnue, ne l’avait pas rebouchée…empêchant toute sortie de véhicule.
Plein de choses à dire sur les plans insondables du BTP.

Du coup, Joséphine était bel et bien coincée. Un abime les séparait. Quel déchirement ! Les retrouvailles ont dû être reportées et Anastasia n’a pu libérer sa chère Joséphine qu’après huit longues journées d’impatience.

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