Zéphyrin, le petit vent, a imaginé un nouveau jeu et il a hâte de le proposer à son ami Sunny, le petit soleil. Sunny de son côté est toujours partant car il adore ses idées farfelues.
– Tu vois cette petite fille et ce petit garçon qui se promènent dans le parc lui montre Zéphyrin
– Oui, tu veux dire la petite fille aux cheveux blonds comme de l’or et le petit garçon tout brun et tout mignon ? demande Sunny, les rayons braqués sur le petit couple.
-Oui, eux, souffle-t-il. Eh bien, je te parie qu’en moins de deux, j’arriverai à leur faire retirer leur blouson.
En effet, la petite fille et le petit garçon portent tous les deux un joli blouson bleu avec de gros boutons, bien boutonnés du cou à la taille car l’air était frais.
Sunny, éclate de rire.
-Toi ?! ça m’étonnerait ! tu es bien trop maladroit ! En revanche, moi, je suis sûr d’y parvenir, le nargue-t-il.
Zéphyrin garde un air mystérieux et décide de commencer le premier.
-Prépares toi à m’applaudir, Monsieur le petit Soleil, le défie-t-il en riant.
-Je suis sûr que tu n’y arriveras pas le défie Sunny en l’éblouissant de ses rayons. Comment comptes tu t’y prendre s’il te plait ?
-Observe moi, lui répond Zéphyrin, très sûr de lui.
Obéissant, Sunny s’assoit confortablement sur un bout de nuage en croisant ses rayons. Il est prêt pour le spectacle.
Zéphyrin prend place, inspire, gonfle ses joues déjà bien rebondies et souffle une légère brise.
Les cheveux de la petite fille se mettent à danser dans tous les sens ; son petit compagnon la regarde avec étonnement car elle titube, sa chevelure lui couvrant les yeux.
– C’est le vent qui me dépeigne glousse-t-elle en remettant ses cheveux en place.
Les deux compères observent la scène avec beaucoup d’attention. Zéphyrin est déconcerté. Il ne se passe rien. Pourquoi ne retirent ils donc pas leur blouson ? Dans son plan, l’effet était immédiat. Les deux enfants reprennent leur promenade, le blouson bien boutonné.
-Ta techique n’a pas l’air très efficace, constate Sunny.
-On verra si tu es plus fort que moi lui répond Zéphyrin un brin vexé. Il lui cède sa place à contrecœur.
Sunny descend de son nuage et se frotte les rayons, il adore le jeu ! Il réfléchit un instant quant à la meilleure stratégie à adopter. Sa décision prise, il allonge alors le bout de ses rayons pour caresser les joues de la petite fille et du petit garçon.
Les deux enfants décroisent les bras et continuent tranquillement leur promenade, le blouson toujours bien boutonné.
Zéphyrin tourbillonne de plaisir.
-tu vois, tu n’y arrives pas! se moque-t-il
-La partie n’est pas terminée, lui répond Sunny, à ton tour maintenant !
Zéphyrin, remonté à bloc, prend alors une si grande inspiration que ses joues sont sur le point d’éclater et il lance un gros prout d’air. Les cheveux de la petite fille se dressent tout droit sur sa tête et ceux du petit garçon aussi ! Il envoie ensuite un courant d’air s’engouffrer sous leur blouson pour éclater les boutons. Mais le blouson reste bien boutonné et collé à leur corps.
La petite fille et le petit garçon croisent les bras sur leur poitrine pour stopper le vent et se tordent de rire. Et soudain, boom, bada boum, bousculés par le gros courant d’air de Zéphyrin, ils trébuchent et se roulent sur la pelouse en riant à gorge déployée.
-Je ne comprends plus rien du tout bredouille Zéphyrin en secouant tristement la tête, normalement rien ne résiste à mon souffle puissant. Ses joues se creusent de dépit. A regret, il laisse sa place à Sunny.
-A toi de jouer, l’ami ! Dernière manche ! mais je pense que tu n’y arriveras pas…le prévient-il
Sunny se concentre. Il décide de chauffer un peu plus fort le bout de ses rayons. Il fait chaud maintenant. La petite fille se sent bien. Le petit garçon aussi. La chaleur les enveloppe comme une jolie couette bien chaude. Trop chaude même. La petite fille déboutonne son blouson et le retire.
-Je fais comme toi car j’ai trop chaud lui dit le petit garçon en retirant le sien.
Les deux enfants ont retiré leur blouson qu’ils ont étalé sur la pelouse. Ils s’allongent dessus et se racontent des histoires.
-Youpi ! s’esclaffe Sunny en battant des rayons.
Le petit soleil, très fier de son exploit, parade de bonheur devant son copain. Mais la triste mine de Zéphyrin et ses joues dégonflées lui font de la peine. Pour le réconforter, Il le prend alors affectueusement dans ses rayons et l’entraîne dans une danse ensoleillée. Très vite Zéphyrin oublie sa déception et s’amuse joyeusement avec son ami.