Tout simplement.
Il suffit de laisser un pied se mettre devant l’autre et de s’abandonner au plaisir du mouvement. Pas d’itinéraire à peaufiner. Il est fait. La boucle est assurée et le chemin prévu proposera de surprenantes richesses au fil de son tracé. Aucune déception. La seule chose à faire, c’est de marcher.
Au départ, la charge à porter peut parfois sembler lourde. Pourtant, le sac à dos est parfaitement équilibré avec juste le nécessaire pour la journée et rien de superflu ne se cache dans les poches. Serait-ce l’heure trop matinale ?
Le pied démarre son mouvement et l’esprit se met à vagabonder. Les langues se délient et s’adaptent à son rythme cadencé. Le pied devient alors léger, le poids s’est envolé sans doute grâce aux pensées négatives qui ont décidé de ne pas revenir laissant les autres se distraire et s’égayer, justifiant parfois l’heureuse vacuité fugace d’un regard.
L’effort subtil qui consiste à mettre un pied devant l’autre est récompensé par un plaisir intense. Celui de l’insouciance et du partage. Respirer à pleins poumons, s’étourdir du parfum délicat des tilleuls mêlé aux senteurs de fleurs sauvages, cligner des yeux sous l’intensité du soleil, laisser le vent emmêler ses cheveux, ou la pluie les tremper, et écouter les chants des oiseaux. L’évasion rêvée à portée de pied. Retour aux essentiels.
Les paysages se dévoilent à la cadence du pas et l’œil découvre la nature, avec chaque fois, l’émerveillement d’une première fois. Comme une connexion (re)trouvée.