La pandémie fait ravage. Le monde s’effondre et avec lui nos repères, nos croyances, nos certitudes et nos valeurs. La panique s’installe et avec elle la peur viscérale du coup fatal porté par un ennemi invisible qui frappe au hasard. De l’inédit monstrueux. Nous sommes atterrés. Tout est permis, chacun pour soi, peur du manque, peur de l’autre.

Le silence étouffe la vie.

Spontanément, de ce miasme Babette émerge. Sa naissance n’était pas programmée mais elle s’impose comme une providence. Témoin attentif d’une actualité catastrophique, elle se l’approprie et l’humanise. Sans rien attendre en retour, elle vole à notre secours. Babette, c’est toi, c’est lui, c’est moi, c’est la petite voix qui murmure que rien n’est jamais perdu. Son autodérision et sa quête de lucidité rassurent et apaisent. L’angoisse mute et devient gérable, acceptable et même parfois drôle.

Babette sublime la beauté de l’espoir dans chacune de ses journées, dissipe le mal par le mot. Parfois grinçante et révoltée, elle est à l’image de notre humanité avec ses forces, ses faiblesses et ses espoirs. Elle a le pouvoir de démasquer l’ingrédient qui sauve et qui réconcilie.